03/01/2006

Vacances anglaises

Un roman de Joseph Connolly, qui raconte les vacances de deux familles anglaises.
Elizabeth désire faire un break, et partir en vacances, son mari Howard les lui offre volontiers mais cède aussi volontiers sa place à une jeune maman un peu démunie, amie de la famille. Bien évidemment sa voisine londonienne Dotty veut se joindre au voyage et veut elle aussi rejoindre Elizabeth sa chère amie sur la côte anglaise dans cet hôtel si chic. Sauf que Brian n’a plus de travail et tout ce qu’ils ont ce sont des dettes. Ils pourront peut être aller en vacances à condition de se priver de tout, y compris de l’hôtel qui sera remplacé par une caravane. Grosse déception de Dotty…en tout cas il est hors de question que les autres le sache bien entendu !Michel Blanc a transposé cette histoire au cinéma sous le titre de « embrassez qui vous voudrez ». Snobisme, adultère, mensonges, quiproquos, humour noir comme on l’aime, je ne saurais que trop vous conseiller cette lecture, très drôle, ainsi que sa suite qui se déroule en période de fêtes de fin d’année « N’oublie pas mes petits souliers ».

Extrait de «Vacances anglaises »
« je ne peux pas », fit-elle dans un souffle. Puis, plus fort : « je ne peux pas, ça n’est pas possible. Je ne peux rien mettre de tout ça. Que veux tu que je, je ne peux rien porter de tout ça, je ne peux pas ce n’est pas possible. Brian, tu y vas sans moi. Tu y vas sans moi. Je ne peux pas encore porter ce truc bleu, Elizabeth le connaît par cœur.-Ne sois pas sotte, amour, lança Brian depuis la salle de bain. Et le petit tailleur rouge ? Tu es toujours très mignonne avec .-Mais c’est justement ça l’horreur, je suis toujours très mignonne avec…oh, grands dieux Brian, il me faut absolument des affaires neuves sinon je meurs. »« Tu connais la situation », dit-il d’un ton posé. Inutile de se lancer dans une joyeuse tyrolienne sur le mode allons-remets-toi-ma-grande-ça-va-aller, car Dotty, les yeux relativement humides, l’avait déjà rejoint dans la salle de bains.« ce que vous les hommes, n’avez jamais l’air de comprendre, Brian, c’est que – oh, non, mais regarde-toi ! Regarde-toi ! mais qu’est ce que tu as fais, là ? »Brian brandissait de la main gauche un petit miroir circulaire en chrome (une face normale, une face grossissante), et sa main droite, armée de ciseaux, piochait sur sa nuque, tandis qu’il essayait d’entrevoir ce qu’il pensait faire dans le miroir de la porte entrouverte de la pharmacie.« Je rafraichi un peu tout ça, dit-il,-oh non, dire qu’on en est là ! gémit Dotty. Tu te coupes les cheveux toi-même, maintenant. Mais pourquoi tu te coupes les… ? Regarde ce que tu as fait ! Regarde ça ! Il y a un trou énorme, là… !-Derrière, c’est un peu difficile, pour ne rien te cacher.-Mais Brian, tu n’es pas coiffeur, si ? Tu n’es même pas capable de couper un morceau de bois d’équerre, alors des cheveux ! J’ai failli me casser le poignet, en essayant d’ouvrir ce placard pourri que tu as inventé »Brian plissa les yeux, puis les ciseaux fondirent sur un petit épi de cheveux qu’il avait localisé, très probablement, au-dessus d’une de ses oreilles (laquelle, c’était dur à dire, avec les miroirs et tout ça), mais sa main avait bougé (le miroir rond devenait un peu lourd au bout d’un moment) et Dotty occultait partiellement la glace à pharmacie, de sorte que, bordel de bordel, il ne voyait plus et faillit se poignarder la tête.« Bon écoute, fit-il, ses yeux effectuant une quasi-révolution dans leurs orbites, mort d’angoisse de voir dans quel état était sa raie à présent car, s’il avait déjà fait ce côté là, il voulait bien se faire sodomiser s’il ne lui paraissait pas quand même plus long que cette touffe qu’il n’avait pas encore réussi à sacrifier. Je te l’ai déjà dit, Dotty, amour- à partir de maintenant, c’est « économies » le maître mot. »

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